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samedi 19 septembre 2015

Les filles deviennent des femmes

Plus de 6 000 femmes et enfants par jour fuient la violence au Canada.  Parmi celles-là, les femmes et les filles autochtones et inuites entre 15 et 34 ans sont trois fois plus susceptibles d'être victimes de violence que les autres femmes au Canada. L'escalade de la violence familiale dans certains foyers contribue directement au nombre élevé de victimes d'homicide.

Le projet Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui vise à soutenir les mères dans leur communauté pour qu'elles se tiennent debout et continuent de participer au développement de leur enfant. Le but est de renforcer les compétences et le développement d'une communauté de familles avec des ressources avantageuses pour tous.

La socialisation de genre vécue dans le nouveau contexte culturel 

Les problèmes de santé émotionnels sont très répandus chez les filles dans le cadre des expériences de socialisation de genre qu'elles rencontrent dans leur nouveau contexte culturel. La socialisation des genre est identifiée comme un facteur important dans la santé mentale des jeunes. La télévision, l'Internet a changé les attentes des jeunes pour répondre aux normes idéalisées de la féminité et la masculinité lesquelles créent de nouvelles pressions. Cela a des impacts négatifs sur la santé mentale des filles et des garçons. Tous sont influencés par les stéréotypes sur les filles, les garçons, les femmes et les hommes. 

La violence tend à se répéter pour bon nombre de filles devenues femmes

Nombreuses sont les femmes qui disent avoir été victimes de violence à répétition, la violence tendant à se répéter dans leur vie.  Une fille violentée alors qu'elle est enfant a cinq fois plus de chance d'être maltraitée à l'âge adulte. De plus, les femmes autochtones courent un risque deux fois plus élevé que les non-Autochtones de mourir de coups.

L’escalade de la violence familiale

Surreprésentées parmi les victimes d'homicide, les données confirment que le nombre de femmes autochtones disparues ou assassinées de 1980 à 2012 est disproportionné par rapport aux femmes non-autochtones et jettent plus de lumière sur les circonstances de ces décès et disparitions. Dans les cas où il y avait un lien familial entre la victime d'homicide et celui ou celle l'ayant commis, la police a relevé des antécédents de violence familiale plus souvent que chez les non-Autochtones. L’escalade de la violence familiale dans certains foyers contribue directement au nombre élevé de victimes d’homicide.

Facteurs associés à la violence

D'importants rattrapages restent à faire pour que toutes les filles canadiennes soient considérées égales aux garçons. La question de genres et des rapports sociaux ne sont pas suffisamment intégrés dans les différents enseignements. Dans les régions éloignées, les règles juridiques sont sexuées, à tel point que "le droit des femmes d'avoir des droits" est contextualisée par les valeurs d'une société patriarcale.

Les femmes sont perçues comme seules responsables de la protection de leurs enfants

Tout comme beaucoup d'autres femmes, ces Québécoises des communautés éloignées hésitent à dénoncer la violence qu’elles subissent, rendant plus difficile la compréhension de la spécificité de la violence qui leur est faite et en particulier, celle de la violence familiale.  La source de cette situation désavantageuse pour les femmes provient aussi d'une discrimination systémique à leur égard: elles sont souvent perçues comme seules responsables de la sécurité et de la protection de leurs enfants.

Ce projet vise à sensibiliser la population canadienne sur les enjeux des enfants déracinés de leurs communautés.

Les crimes violents contre les femmes et les filles autochtones à travers le Canada

C'est important de contextualiser les gestes. Comme la concentration des problèmes sociaux et la conjugaison de nombreux facteurs associés à la violence sont exacerbées dans les communautés autochtones (pauvreté, isolement, proximité trop grande dans les maisons, manque d’opportunité de travail), les crimes violents contre les femmes et les filles autochtones demeurent un problème tangible à travers le Canada.

La vulnérabilité, en particulier celle des filles autochtones, et leur vulnérabilité grandissante en tant que femmes font qu'elles deviennent des victimes encore plus si elles vivent en marge de la société canadienne. Le chemin qui mène à la vulnérabilité des filles et des femmes commence par l'absence d'une défense musclée des droits de l'enfant afin de mieux le protéger et le soutenir, et du droit de maintenir des liens avec sa famille et sa communauté.

Régler le problème de vulnérabilité est difficile. On sait qu'une personne qui a été victime de mauvais traitements dans son enfance peut devenir une proie facile. Nous ne luttons pas efficacement contre les répercussions de la violence. Il faut des services et des mesures d'aide ciblées adaptés à la situation de discrimination et aux problèmes uniques avec lesquels les filles sont aux prises tôt dans leur vie, de sorte qu'elles puissent être plus résilientes et qu'on les aide mieux à s'en sortir.

Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui

La principale raison d'examiner ces causes est de mettre en œuvre des solutions et des projets qui auront un impact à long terme sur les communautés. Les enfants, les mères et les communautés sont l'objet de ce projet Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui. Après tout, chaque enfant naît avec le droit d'avoir une vie sans violence et sans abus.

Les enfants appartiennent à leur famille et à leur communauté

Les enfants appartiennent à leur communauté. Quand ils sont retirés non seulement de leurs familles, mais de leur communauté, les enfants perdent, ne pouvant être élevés par leurs propres familles dans leurs propres communautés. En conséquence, il y a un nombre effarant d'enfants inuits en familles d'accueil. Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui est une initiative d'engagement pour aider les enfants à recevoir des soins affectueux, un environnement protecteur et stable pour répondre à leurs besoins fondamentaux dans une maison-refuge/maison-de-répit assurant leur sécurité et leur protection dans leur propre communauté.

Les communautés sont les mieux placées pour concevoir des solutions

Il est assez évident que les solutions pour contrer la violence ne doivent pas provenir de la seule œuvre des institutions et des agences appropriées, sinon les réponses seront largement fragmentées et les services, inaccessibles. Les communautés sont les mieux placées pour concevoir des solutions pour contrer les crimes violents.  Tous ceux et celles qui sont directement affectés par la violence- les membres des familles et leur communauté- doivent participer aux prises de décisions pour contribuer à jeter les bases nécessaires à la santé et au bien-être de leur peuple.

Tous doivent nécessairement  faire partie d’une conversation continue car celles qui la vivent savent pertinemment ce que leur coûte la violence au quotidien, dans leur vie, leur environnement, leurs relations affectives et leur capacité de s’allier leur voisinage et leur confrérie.

Une stratégie coordonnée pour contrer la violence faite aux femmes au Canada

Non seulement il est nécessaire de disposer d’un plan d'action et d’une stratégie coordonnée pour contrer la violence faite aux femmes au Canada,  l’objectif doit être de défendre l’égalité de la femme, de protéger ses droits, d’améliorer ses conditions sociales et économiques de son existence, de traiter les problèmes comme la violence conjugale ou la violence sexuelle dont les filles et les femmes autochtones sont les principales victimes.

Des initiatives militantes ont permis aux femmes autochtones de se regrouper

Au Québec, les travaux de l’Association des femmes autochtones permettent de mieux comprendre l’acuité et la complexité particulière du problème de violence chez les Autochtones. Certaines initiatives militantes ont permis aux femmes autochtones de se regrouper, tout en donnant une visibilité publique à certaines causes : on pense aux marcheuses innues, au mouvement Idle no More ou encore au mouvement Am I next? sur Facebook.

La prise de parole par les femmes dans l’espace public

Finalement, par le biais de ces initiatives, la prise de parole par les femmes dans l’espace public au nom de toutes les femmes autochtones ouvre la porte sur des  actions pour résoudre des problèmes de société comme les problèmes d’addiction, de suicide, de violence sexuelle à l’encontre de toutes les femmes canadiennes.


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