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dimanche 17 janvier 2016

Envisager l'avenir, une priorité à nos portes

Comment l’avenir se dessine-t-elle dans la tête des femmes Inuit du Nunavik? Comment pensent-elles organiser les efforts de la communauté pour bâtir des individus et des familles résilientes? Comment pensent-elles enseigner la non-violence et les composantes des relations saines tout en développant des codes de conduites qui favorisent le respect et renforcent la non-violence? Comment feront-elles face à la pauvreté, à la violence et aux inégalités généralisées entre les sexes constituant des conditions préalables à la traite des femmes pour protéger leurs filles?



La famille est le pilier des communautés

"La famille, c’est l’autorité auprès des enfants et le pilier de nos communautés". Leurs expériences passées leur apportent certes des forces, mais les familles ont des contraintes inévitables. Des contraintes liées aux coûts et à la logistique de l’exploitation d’une maison-de-répit sera-t-elle difficile dans la plupart des communautés en raison du manque de ressources qualifiées? Il faudra sans doute que la priorité soit accordée aux orientations fixées par les communautés.


Les femmes inuites sont les blocs de construction des communautés : ce sont elles qui ravivent les liens dans toutes les communautés. L'action sociale des femmes, dans la communauté et au-delà, révèle une forte conscience de genre. Il y a cependant des tensions entre la vision entretenue par les femmes de leur rôle de gardiennes de la famille et le besoin qu'elles ressentent de se protéger en cas d'éclatement de cette famille.

Les connaissances traditionnelles doivent être prises en considération 

Les communautés doivent participer à toutes les phases de chaque projet de développement et leurs connaissances traditionnelles doivent être prises en considération dans les programmes. Nos sociétés modernes vivent actuellement une crise de leurs valeurs qui sont liées aux fondements de leurs institutions. Les nombreux problèmes de pauvreté, d’exclusion, l’égalité des sexes, les droits des femmes témoignent chacun à leur façon de cette crise de valeurs.

Des répercussions sérieuses sur le bien-être et l'épanouissement des enfants

La pauvreté profonde et persistante et la violence familiale au Nord ont des répercussions sérieuses sur le bien-être et l'épanouissement des enfants. Plusieurs ont observé que « les enfants qui grandissent dans la violence souffrent davantage de problèmes de santé que les enfants au sein d’une famille harmonieuse.  Moins scolarisés, ils sont davantage à risque d'être moins qualifiés pour de bons emplois lorsqu'ils seront adultes.

Les droits des enfants

Quoique le Canada soit l’un des signataires de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, ce qui l’engage à s’assurer que tous les enfants se voient offrir les possibilités dont ils ont besoin pour se développer sur le plan cognitif, physique, socioaffectif et spirituel, il semblerait que les peuples autochtones soient encore loin derrière.

La situation du développement des jeunes enfants du Nord est une source de préoccupation. Quand les enfants vivent dans des conditions d’infériorisation matérielle et sociale, ils sont exposés à des facteurs de risque qui mènent plus tard à des situations qui auront des conséquences sur leur épanouissement. Même si ces facteurs ne produisent pas un effet immédiat, leurs facultés d’apprentissage peuvent être affectées, pouvant engendrer  un faible niveau de scolarisation.

Les « effets cumulatifs » sur un enfant qui vit dans des conditions de diminution matérielle et de dépréciation sociale laissent supposer qu’un tel désavantage peut mener à un déficit intellectuel et émotionnel. Le risque d’aboutir dans les statistiques de la criminalité et du chômage est augmenté par la détérioration du filet de sécurité sociale.

Les Inuits sont de plus en plus conscients de leurs droits

Mon expérience, suffisamment récente, me permet quand même d’être optimiste, car si on a l’impression que la situation s’est aggravée, on voit aussi que les Autochtones et les Inuits sont de plus en plus conscients de leurs droits et savent maintenant qu’ils peuvent rapporter toute injustice.
Les femmes ont été solidaires et se sont associées pour améliorer leur sort et avoir accès à des recours juridiques et autres. Un des aspects sur lesquels les femmes se sont penchées consiste à lutter contre les facteurs de risque qui contribuent à la violence domestique. Les facteurs familiaux comprennent la pauvreté des familles, la toxicomanie des parents, la violence. Ajoutons à cela, le manque de possibilités d'emploi dans un contexte de pauvreté et de marginalisation.

Aucun enfant ne devrait avoir à faire un détour pour retourner chez lui

La principale raison d'examiner ces causes est de mettre en œuvre des solutions et des projets qui auront un impact à long terme sur les communautés. Les enfants, les mères et les communautés sont l'objet de ce projet Aucun enfant ne devrait avoir à faire un détour pour retourner chez lui. Après tout, chaque enfant naît avec le droit d'avoir une vie sans violence et sans abus.

Les enfants appartiennent à leur famille et à leur communauté

Les enfants appartiennent à leur famille et à leur communauté. Quand ils sont retirés non seulement de leurs familles, mais de leur communauté, les enfants perdent, ne pouvant être élevés par leurs propres familles dans leurs propres communautés. En conséquence, il y a un nombre effarant d'enfants inuits en familles d'accueil. Aucun enfant ne devrait avoir à faire un détour pour retourner chez lui est une initiative d'engagement pour aider les enfants à recevoir des soins affectueux, un environnement protecteur et stable pour répondre à leurs besoins fondamentaux dans une maison-refuge/maison-de-répit assurant leur sécurité et leur protection  dans leur propre communauté.

Plusieurs enjeux sont cruciaux pour les années à venir

Plusieurs enjeux sont cruciaux pour les années à venir. Les coûts grandissants dans le domaine de la santé, sans compter une perte des revenus d'impôts pour les provinces devraient inciter le gouvernement à jouer un rôle pour bâtir de nouveaux logements sociaux au Nord. Le droit des femmes et des plus vulnérables, leurs enfants, la lutte à l’abus, les efforts pour offrir une sécurité alimentaire et un logement acceptable, indiquent que le temps est venu de passer à l’action.

Des facteurs qui doivent être reconnus 

Les facteurs qui doivent être reconnus incluent les conditions de vie inadéquates, les mauvaises conditions de logement, des situations d’emploi instables. Selon la Ministre Carolyn Bennet, nous n'avions pas besoin d'une commission pour connaître les enjeux auxquels font face beaucoup de collectivités. Il faut toutefois que les solutions répondent aux besoins. Avec l'appui et la participation des principales collectivités concernées, les sources et les meilleures méthodes pour éradiquer les problèmes pourront être examinés et faire parties d’une promesse concrète.

Beaucoup d'endroits où les provinces et le Canada peuvent agir

Il y a beaucoup d'endroits où les provinces et le Canada peuvent agir : des refuges pour les femmes violentées, des logements adéquats, sur l'éducation, sur les efforts contre le sexisme et le racisme, sur les services d'aide à l'enfance. La formation adéquate des intervenants pour le travail de lutte contre la violence dont sont victimes les femmes autochtones est essentiel. Le système de services sociaux doit comprendre suffisamment ces situations, non pas seulement pour assurer la sécurité et la protection à long terme des enfants, des filles et des femmes, mais aussi pour obtenir la collaboration des hommes. C'est le terrain sur lequel il faut agir.

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