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jeudi 26 novembre 2015

Les effets dévastateurs de la violence familiale sur les enfants et leur avenir

 «Nous perdons la dignité si nous tolérons l'intolérable» (auteur inconnu)

Ma présence à Amnistie Internationale en mai 2015 et ensuite à la Marche Mondiale des Femmes le 4 octobre 2015 pour honorer les femmes disparues et assassinées a provoqué une prise de conscience aiguë alors qu’il m'est impossible de ne pas inclure les mères dans le processus de réflexion sur le projet Aucun enfant ne devrait avoir à faire un détour pour retourner chez lui. Soutenir une mère dans sa communauté pour qu'elle se tienne debout et continue de participer au développement de son enfant renforce les compétences et le développement d'une communauté de familles avec des ressources avantageuses pour tous.



Tous les parents veulent être en mesure de faire vivre leur famille

Tous les parents veulent être en mesure de faire vivre leur famille et eux-mêmes et ils veulent  voir leurs enfants avoir une meilleure qualité de vie et leur offrir des environnements riches, stimulants et intéressants à explorer. Trop souvent, le manque de logements adéquats au Nunavik (article de Laurent K. Blais) n’offre pas aux familles des conditions optimales pour exercer leur rôle. La pauvreté s’ajoute à cette situation difficile et les enfants en sont souvent les premières victimes.

Les enfants de toutes les sociétés ont besoin de se sentir en sécurité et confiants

L’enfance devrait être un temps insouciant, rempli de jeu et de précieux souvenirs. Les enfants de toutes les sociétés ont besoin de se sentir en sécurité et confiants. Les relations bienveillantes de soutien sont essentielles pour encourager les expériences d'apprentissage saines. Les relations positives engendrent des sentiments d'accueil et de sécurité et de confiance dont tous les enfants ont besoin pour explorer leur environnement et expérimenter avec confiance.

Tous les enfants ont besoin de développer un solide sentiment d'estime de soi

À partir de sa naissance, un enfant apprend de ses parents. Tous les enfants ont besoin de développer un solide sentiment d'estime de soi, une joie de vivre et des apprentissages sains. Façonner un enfant dans toutes les sphères de sa vie pour qu’il développe ses ressources et toutes ses capacités demande que les parents tiennent compte de ce qu’il a besoin pour apprendre, grandir et devenir un adulte autonome et socialement compétent.

Les femmes et les enfants font partie du tissu social

Dans notre société moderne, l’on considère que les femmes et les enfants sont des membres de nos diverses communautés et qu’ils font une partie du tissu social qui contribue à ce qui définit et favorise le bien-être pour tous. Pour les familles et des collectivités saines, des mères en bonne santé sont nécessaires, et vice versa.

Des facteurs d’ordre affectif et cognitif représentent une source importante de vulnérabilité

Mais pour des enfants qui n’ont pas un système de soutien acceptable, comme dans les cas où leurs mères sont victimes de violence conjugale, des facteurs d’ordre affectif et cognitif représentent une source importante de vulnérabilité. Le sort des femmes autochtones et inuites violentées déstructure les liens familiaux et communautaires.

Où il y a violence au sein de la famille, les relations sont constamment désorganisées

Quand il y a violence au sein de n'importe quelle famille, les relations entre les parents et les enfants sont constamment désorganisées. La vulnérabilité se produit dans un environnement familial où les besoins de sécurité, de confort et d’acceptation de l’enfant ne sont pas satisfaits. Dans plusieurs communautés autochtones et communautés inuites, la pauvreté, la surpopulation, des logements insalubres, le manque de possibilités d'emploi pour les parents et une nutrition coûteuse ont des effets dévastateurs sur les enfants et leur avenir.

Des effets dévastateurs sur les enfants et leur avenir

Les femmes des communautés autochtones et inuites qui vivent de la violence conjugale de la part de leur conjoint se trouvent souvent confrontées à de graves difficultés d’accès aux ressources. Cela peut réduire au silence les victimes et contribuer à un plus grand isolement social limitant leur possibilité de révéler la violence. En fait, dans les communautés éloignées, peu de ressources communautaires peuvent répondre à leurs besoins lors d’une situation de violence conjugale. Certaines maisons d’aide et d’hébergement pour femmes violentées sont éloignées des communautés. Les femmes ont peur d’être séparées de leurs enfants. D'autres, en raison des pressions subies par plusieurs femmes hébergées, ont peur de subir les représailles de leur conjoint et de leur famille, hésitent à le faire.

La vulnérabilité des enfants est augmentée de plusieurs façons

Le constat d’avoir peu de maîtrise sur les événements de la vie, lequel rejoint le drame de leur déportation de 2400 kilomètres par le gouvernement dans les années 50, génère encore une vulnérabilité qui place leurs enfants à risque de développer des troubles anxieux et dépressifs. La vulnérabilité des enfants à la dépression dans ces instances où il y a violence est augmentée de plusieurs façons : le modelage des comportements parentaux, les rétroactions plus négatives, les interactions où l’enfant développe des modèles dysfonctionnels de perception de lui-même et des autres, le manque de soutien, les nombreux conflits, exposent les enfants à une variété de stress chroniques et intenses.

Aucun enfant ne devrait avoir à faire un détour pour retourner chez lui

La principale raison d'examiner ces causes est de mettre en œuvre des solutions et des projets qui auront un impact à long terme sur les communautés. Les enfants, les mères et les communautés sont l'objet de ce projet Aucun enfant ne devrait avoir à faire un détour pour retourner chez lui. Après tout, chaque enfant naît avec le droit d'avoir une vie sans violence et sans abus.

Les enfants appartiennent à leur communauté

Les enfants appartiennent à leur famille et à leur communauté. Quand ils sont retirés non seulement de leurs familles, mais de leur communauté, les enfants perdent, ne pouvant être élevés par leurs propres familles dans leurs propres communautés. En conséquence, il y a un nombre effarant d'enfants inuits en familles d'accueil. Aucun enfant ne devrait avoir à faire un détour pour retourner chez lui est une initiative d'engagement pour aider les enfants à recevoir des soins affectueux, un environnement protecteur et stable pour répondre à leurs besoins fondamentaux dans une maison-refuge/maison-de-répit assurant leur sécurité et leur protection dans leur propre communauté.

Un impact direct sur la vie de leurs enfants

Bien qu'il existe de nombreuses raisons pour expliquer pourquoi certains parents  ne sont pas en mesure de fournir tout ce qui a un impact positif direct sur la vie de leurs enfants, certaines familles autochtones et inuites, en plus, en raison de la pauvreté, du manque d'opportunités de travail, sont incapables de fournir les nécessités de la vie. Dans les familles où un parent est dépressif (le cas de plusieurs mères violentées), les enfants éprouvent une  incapacité d'agir par manque de moyens ou de pouvoir et un sentiment d'impuissance.

Des enfants ont des conditions de vie incompatibles avec les normes canadiennes

Dans un pays  riche, plein de ressources comme le Canada, c’est inacceptable de tolérer que des enfants soient élevés dans des conditions de vie incompatibles avec les normes, les pratiques
et les besoins de ses populations, autant autochtones que non-autochtones.

Changer le cours de la vie des enfants

Changer le cours de la vie des enfants demande que le milieu s’interroger sur le développement des petits humains et les soutienne en répondant à leurs besoins fondamentaux. Toutes les organisations déjà en place-la garderie, l’école primaire, le centre médical et du CSSS, le Justice Committee et le Well-being Committee pour ne nommer que ceux-là-devront participer. Plusieurs droits et valeurs fondamentaux, dont l'égalité et la dignité humaine à l'endroit de la situation particulière des personnes autochtones doivent être restaurés. On doit fournir aux familles et aux collectivités des outils pour faire face aux situations de violence.

Les familles et les communautés doivent s'engager face à leurs enfants

Ma rencontre avec SOS Villages d'Enfants m'a convaincue que je dois penser que les ressources nécessaires pour le projet "centré sur l'enfant" devront assurer que les familles et les communautés sont engagées à forger leurs enfants et ne pas se résumer à leur éducation ou même à leurs soins médicaux.

Un soutien aux enfants afin qu'ils deviennent des personnes avec des ressources

Une approche holistique fournira un soutien aux enfants dans toutes les sphères de leur vie afin qu'ils deviennent des personnes avec des ressources, des capacités, des outils pour la vie (life skills) et la résilience nécessaire pour réussir dans la vie. Le renforcement des familles augmentera leur volonté de mieux les préparer à devenir des adultes autonomes et socialement compétents.

Améliorer la protection des enfants et la sécurité des femmes et des filles

Ce projet vise à sensibiliser la population canadienne sur les enjeux des enfants déracinés de leurs communautés. Les décisions  prises pour améliorer la protection des enfants et la sécurité des femmes, des filles et des familles autochtones devront faire preuve de sensibilité et tenir compte des droits, des intérêts et des besoins réels des peuples autochtones.

 Respecter et valoriser des perspectives diversifiées et distinctes

La dignité joue un rôle essentiel dans le soutien des décisions complexes prises pour assurer le bien-être des enfants et de leurs familles où qu’ils résident. La dignité humaine et le respect de soi vont ensemble. Pour tout ce qui a trait à l’humain, ce qui devrait nous pousser à l'action, c’est la dignité. Définie comme un état inhérent, c'est-à-dire déjà en soi, la dignité est un droit inaliénable pour chacun. La dignité joue un rôle essentiel dans le soutien des décisions complexes prises pour assurer le bien-être des enfants et de leurs familles. La dignité humaine et le respect de soi vont ensemble.




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