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mercredi 1 juin 2016

La signification spirituelle de la vérité et de la réconciliation

La signification spirituelle de la vérité et de la réconciliation

Je suis en attente pour continuer de marcher. Certaines personnes réagissent au fait que je ne marche pas constamment. Je reçois des questions comme «Ne vas-tu pas être en retard dans ta marche de 8000 kilomètres»? Quel est ton agenda? Si tu ne marches pas, quel est le sens »?

Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui
Le but du projet, « Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui », dans son but final, suite à l'implantation des maisons-refuge ou de répit, est d'habiliter les mères des communautés du Nunavik à prendre soin de la sécurité de leurs enfants, à prendre conscience de leurs droits légaux, à comprendre les facteurs de risque qui conduisent aux dispositions de la loi de protection de leurs enfants.


Je peux comprendre les gens qui réagissent de cette façon, mais cela n'est pas la façon dont cela fonctionne. Il y a les personnes avec lesquelles je veux connecter à prendre en compte. Les personnes que je souhaite rencontrer ont leur propre ordre du jour et parfois je dois attendre pour les rencontrer selon leur agenda. Quant aux gens de la rue, je les rencontre dans les cafés, dans les activités auxquelles je participe. Je dis oui aux pique-niques, aux réunions variées.

Le mot "quinuituq" signifie « patience profonde »

L'attente des choses est la marque de commerce de cette marche de 8000 km à pied. Je me sens un peu comme les Inuit quand ils se déplaçaient sur la toundra à la recherche d'un troupeau de caribous en empruntant un chemin vers le sud. Parfois, il fallait des jours avant de voir les corbeaux qui les alertaient à la venue des caribous. Ils s’agitaient sans doute mais attendaient encore.

Mais comme vous le savez tous, plusieurs choses se passent quand nous attendons. On commence à regarder les choses différemment. On voit des choses que l’on ne verrait pas ou auquel l’on aurait pas vu ou prêté attention si nous étions actif. Des opportunités se présentent.

L’activité pour le bien de l'activité serait une ornière dans ma marche. Donc, je prends le temps de me préparer pour les prochains rendez-vous pendant que je suis en attente. Ce n’est pas que j'aime attendre, mais je l'utilise au maximum. Tout d'abord, j’apprends à connaître la bibliothèque locale. Je tente de participer à toute activité à laquelle je suis intéressée et je demeure ouverte pour parler de ma marche. Je lis les journaux locaux et me familiarise avec les organisations et les organismes locaux qui pourraient avoir des informations dont j'ai besoin sur les tribus que je tiens tant à connaître.

Je demeure respectueuse des protocoles pour leur faire savoir mon but 

C’est une question délicate: je veux être respectueuse des protocoles, mais en même temps, je dois leur faire savoir mon but. La Nation Inuit que je représente est aussi autochtone, donc, j’ai quelque chose que les Nations peuvent vouloir savoir. Ils partagent ensemble de nombreuses difficultés, mais il y a tout de même des différences entre leurs réalités.

Un jour, j'étudiais les panneaux d'affichage à la bibliothèque. Il y avait deux rencontres intéressantes avec les Nations. En premier, je voulais comprendre la signification spirituelle de la vérité et de la réconciliation selon leur point de vue; en deuxième, j’ai pensé que je pourrais être invité en tant que conférencière dans un forum pour les femmes autochtones, ce qui me donnerait une excellente occasion de partager et d'apprendre plus sur le sort commun de toutes les femmes autochtones. Le focus du forum sur la justice représentait un appel. C’est vraiment incroyable ce que l'attente détient comme possibilité.

Étonnamment, je ne suis pas surprise que le contenu de la réunion sur la réconciliation et la vérité ait été aussi doux. Chaque fois que j'écoute les orateurs autochtones, je suis surprise de leur douceur et de leur manière de raconter leur histoire. La force étonnante de tous les témoignages est un don.

L'attente est si pleine que j’ai peu de temps pour écrire. Je n’ai pas eu le temps d'écrire sur les entrevues téléphoniques que j'ai eues avec Radio-Canada Estrie avec Marie-Claude Barrette et Régean Blais quelques jours plus tard pour faire le suivi de ma marche. J’ai également été  interviewée par Marie Villeneuve pour dire à son auditoire le sujet de mon projet de marche et son but. Dimanche, le 29 mai, j’étais à Chemainus pour parler de mon projet de marche pour qu'aucun enfant ne fasse un détour pour retourner chez lui. Samedi, le 25 juin, je ferai partie du Indigenous Women Forum à Duncan, BC pour parler des inégalités en justice pour les femmes Inuit, des stéréotypes et des éléments de racisme vécus par les Inuit.

Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui est une initiative d’engagement pour aider des enfants qui ont besoin de soins et de protection, d'amour et d’un environnement stable pour répondre à leurs besoins fondamentaux de sécurité, de logement et d'éducation.

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