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jeudi 18 août 2016

Tout est en train de changer-l’avenir doit être ré-arrangé

Les placements transculturels des enfants Inuit sont plus complexes que ce qui semblerait à première vue. Les enfants sont souvent placés dans des familles blanches pendant des années et parfois ne rentrent jamais chez eux.

Le but du projet, « Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui », dans son but final, suite à l'implantation des maisons-refuge ou de répit, est d'habiliter les mères des communautés du Nunavik à prendre soin de la sécurité de leurs enfants, à prendre conscience de leurs droits légaux, à comprendre les facteurs de risque qui conduisent aux dispositions de la loi de protection de leurs enfants.



En dehors de la déconnexion culturelle des enfants avec leur communauté et leur famille de naissance, ces enfants sont confrontés à des défis supplémentaires qu'ils vont porter tout au long de leur vie adulte.

Lorsque les enfants sont retirés de leurs communautés nordiques et de leurs familles, ils se voient refuser les liens d'attachement et d’amour entre leurs amis, leurs familles, leurs communautés et eux-mêmes, tout en transformant des parents blancs en sauveteurs. Cela ne veut pas dire que les parents de substitution ont une moindre capacité à aimer. Prendre un enfant est un bel acte montrant la capacité à donner et à nourrir.

Mais je soutiens que, quand un groupe dans la société maintient une position de domination sur un autre groupe, elle reflète nécessairement le cadre du racisme institutionnalisé systémique et la discrimination. Cet abus de pouvoir témoigne de notre passé de colonisateurs en ce qui concerne cette population isolée. N’est-ce pas une tentative d'assimiler l'enfant Inuit dans la société canadienne?

Cet enfant est appelé à disparaître dans la société blanche à travers l'amour, les mensonges et l'idéologie? Je me demande sérieusement si l’on peut penser que cet acte d'assimilation n'aura pas d'impact durable sur la vie des gens qu'il est censé aider. Pendant seulement une minute, contemplez si c’était notre enfant qui était pris et assimilé dans une autre société. L’ayant privé d'un contexte politique, historique, spirituel, linguistique et culturelle, pourquoi sommes-nous surpris quand cet enfant grandit en un adulte en colère et avec le sentiment d’être dissocié et déconnecté de ses deux cultures.

Quand je parlais à Dolorès, une femme d’une Première Nation près de Whistler, elle a déclaré: «Il m'a fallu 65 ans pour mettre tout cela ensemble et de laisser aller mes racines brisées". Déplacée dans un centre urbain à l’âge de 2 ans, elle a lutté toutes ces années pour trouver un sentiment d'appartenance culturelle à sa communauté d'origine.

Mon projet Aucun enfant ne devrait faire un détour pour retourner chez lui est à la recherche d'une alternative aux placements hors du territoire.



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