Des effets de la sédentarisation sur les conditions de vie des peuples autochtones et inuites

La patience des Inuit pourrait passer pour de la passivité mais sous leur équanimité sereine se cache un peuple résilient, curieux d’autrui et entreprenant. Ils sont patients et non passifs. Les populations de l’Arctique sont un peu à l’image de leur environnement : derrière leur bonhomie nonchalante,  ils sont exotiques, téméraires, des survivants avec une force intérieure peu commune, dans un environnement adverse.

La cohésion des familles est favorisée par leur éloignement géographique

Pour des raisons compréhensibles, leur éloignement géographique a joué un rôle déterminant pour cimenter la cohésion des familles, autrefois davantage des peuplades nomades. Malheureusement, depuis la colonisation, la population Inuit se retrouve de plus en plus sédentaire. Maintenant caractérisée par une structure économique et sociale peu égalitaire, s`ajoute à cette situation délicate, un état presque permanent d’insécurité alimentaire pour 62% de la population. Cela et d’autres tractations avec les Blancs laissent dans la mentalité de ses habitants et de ses enfants une empreinte indélébile de manque et d’impuissance.

Composée en majeure partie de vastes étendues rocheuses appelées toundra, cette population autrefois nomade se déplaçait constamment à la recherche de nouveaux territoires de chasse. On voue encore à la terre un immense respect et l’alimentation de base reste étroitement liée à la viande sous-marine et sauvage. Leurs connaissances ont été développées sur une longue période de temps en raison de leur expérience et de l'interaction avec la toundra, motivées par la survie et/ou des années précises d'observation.

Sous les latitudes plus froides du Nord, le poisson et la viande fournissent encore les protéines quotidiennes au menu et le combustible nécessaires pour le kudlik (lampe traditionnelle). Mais graduellement, les aliments du commerce ont remplacés l’alimentation de base, laquelle a fini par générer les maladies occidentales comme le diabète, l’hypertension, guettant ceux dont la subsistance s’effectue de moins en moins  par l’alimentation traditionnelle étant donné la pauvreté grandissante de certaines parties de leur population.

Équilibre précaire, source de consternation et de mécontentement, les effets de la sédentarisation sur leurs conditions de vie se font sentir surtout chez les plus jeunes, éduqués à coup d’informations  sur la plate-forme WEB, affectant leur santé de plus en plus difficile à sauvegarder.

Un goût de solidarité

Dans la société bien nantie du Canada, il demeure difficile d’imaginer l’ampleur et la tragédie des populations autochtones et inuites. Bien que les media nous livrent quotidiennement des images saisissantes de drames des pays tiers-mondistes, nous n’entendons que peu les histoires et les misères de nos propres peuples. Jamais on ne parle des manquements en justice pour ce peuple isolé.

Au-delà des images médiatiques qui parlent de la formation de l'identité, de déconnexion avec la communauté, dans la pensée dominante, ce peuple ne semble pas le sujet d’une cause.

Qu’en est-il de nos liens avec les peuples fondateurs de notre beau pays canadien? Ce texte s’adresse à tous ceux désireux d’agir pour que l’ordre des choses se modifie; pour ceux aussi qui sont prêts à s’engager dans un vaste mouvement de solidarité en faveur d’une plus grande justice pour tous.